
Autrice méconnue de la fin du XVIIe siècle, Antoinette Deshoulières a souffert du discrédit qui, dans la constitution du canon littéraire classique, frappe à la fois les œuvres de femmes et la poésie mondaine. Pourtant, aux XVIIe et XVIIIe siècles, on la tient pour une des meilleures poétesses de langue française ; ses œuvres sont largement diffusées, et ses poèmes les plus célèbres, imités. La réédition de ses Poésies par Sophie Tonolo aux éditions Classiques Garnier, et leur inscription au programme de l’agrégation 2026, contribuent à réhabiliter une œuvre remarquable par sa richesse et sa variété.
Une part non négligeable des poèmes publiés par Deshoulières (souvent intitulés « airs », « airs nouveaux » ou « chansons », mais aussi des « stances » et des « madrigaux ») étaient mis en musique à la fin du XVIIe siècle, l’autrice étant extrêmement populaire parmi les musiciens de son temps1. L’organisation d’une conférence-concert2 autour de Deshoulières vise à éclairer les rapports entre poésie et musique à la fin du XVIIe siècle, et la place occupée par Deshoulières dans la culture musicale mondaine. À cette occasion, nous aurons l’immense plaisir d’écouter plusieurs airs de la poétesse interprétés par l’ensemble I Sospiranti : Esther Labourdette (soprano) et Charles-Édouard Fantin (théorbe) feront ainsi revivre, l’espace d’une soirée, la poésie chantée de cette « Dame qui sur la Seine / [fit] ouir chant, enjoué, sérieux / Tendre, héroïque, et digne d’Uranie3« .
—
[1] Dans son article, Renate Kroll recense une cinquantaine de pièces mises en musique (« La chanson des femmes poètes au XVIIe siècle : une contribution féminine à la poésie chantée », La Chanson française et son histoire, dir. Dietmar Rieger, Tübingen, G. Narr, 1988, p. 27-45.
[2] Conférence-concert organisée avec le soutien du CERILAC, et de la Société d’étude du XVIIe siècle.
[3] Du Perrier, « Ballade », dans Antoinette Deshoulières, Poésies, éd. Sophie Tonolo, Paris, Classiques Garnier, 2025, p. 150.
Informations pratiques
Mercredi 25 novembre 2025 – 18h
Université Paris Cité – Campus des Grands Moulins (Esplanade Pierre Vidal-Naquet, Paris 13e),
Salle Pierre Albouy (bâtiment « Grands Moulins », aile C, 6e étage)
Entrée libre
Responsable :
Emily Lombardero
À lire aussi

Journée d’étude « Périodiques et Middlebrow Culture »
Périodiques et Middlebrow Culture (XIXe-XXIe SIÈCLE) Journée d'étude PÉLIAS (Périodiques, Littérature, Arts, Sciences) Le séminaire PéLiAS (Périodiques, Littérature, Arts et Sciences) se propose d’étudier les périodiques artistiques, littéraires et...

Théorème n°39 – « Qu’est-ce que le virtuel ? Lieux d’ancrage »
Parution le 23 octobre 2025 du numéro 39 de la revue Théorème – « Qu’est-ce que le virtuel ? Lieux d’ancrage » – aux Presses Sorbonne Nouvelle. Issues d’une recherche collective menée depuis 2018 dans le cadre du programme international « Les lieux du virtuel...

Séminaire ATE « Penser et pratiquer le comparatisme après Marcel Detienne »- 2025-2026
© Tous droits réservés Penser et pratiquer le comparatisme après Marcel Detienne« Antiquité, territoire des écarts »Association ATE – Université Paris CitéProgramme initié par Claude Calame, Cassandre Martigny, Maxime Pierre, Marie Saint Martin.Université Paris Cité,...

Journée d’études « Écritures médiévales de la pleurabilité » – 15-16 octobre
Écritures médiévales de la pleurabilité Éthiques et frontières de la compassion au Moyen Âge 15-16 octobre 2025Comité d’organisation : Lisa Sancho et Claire Donnat-AracilComité scientifique : Emmanuel Bain, Damien Boquet, Estelle Doudet, Jean-Marie Fritz, Piroska...