Le 10 juin dernier, Louise Fliedel, doctorante au sein de l’unité UTCBS dirigée par Nathalie Mignet, remportait le 2e prix au concours national de Ma thèse en 180 secondes.
Rencontre avec l’ancienne étudiante de la Faculté de Pharmacie d’Université Paris Cité et son équipe, les docteurs Karine Andrieux et Khair Alhareth.

Louise Fliedel et les docteurs Karine Andrieux et Khair Alhareth (Équipe VICT, UTCBS, UMR CNRS 8258, Inserm U1267)
© Faculté de Pharmacie Université Paris Cité
Louise Fliedel rentre en 2e année de pharmacie en 2013. Elle choisit la filière Industrie et Recherche et se spécialise en 5e année en pharmacotechnie. C’est lors de ses différents stages de master qu’elle découvre la Recherche et plus particulièrement le sujet sur lequel elle fera sa thèse « Conception et caractérisation de nanovecteurs et évaluation de leur interaction avec la barrière placentaire ».
Pour effectuer son stage de master 1 (PIR Physio-Pharmaco-Toxicologie), Louise contacte le Pr Karine Andrieux du laboratoire UTCBS dont la recherche porte sur l’utilisation des nanoparticules et plus précisément de liposomes dans le traitement de la femme enceinte. Elle se passionne très vite pour ce sujet et fera d’ailleurs en 5e année un stage sur les liposomes en Nouvelle Zélande puis en 6e année elle choisit le Master 2 (Sciences du médicament – Parcours « Du principe actif au médicament – Itinéraire Pharmacotechnie ») avec un stage dans l’industrie pour y découvrir ses métiers.
Louise décide alors de se lancer pleinement dans la recherche et le Pr Karine Andrieux la présentera en 2019 à l’école doctorale où elle obtiendra sa bourse avec brio.
Les stages sont une étape capitale pour les étudiants de pharmacie car ils leur permettent de découvrir les enjeux de la recherche et de savoir s’ils sont prêts à se lancer dans cette aventure.
« La recherche est une façon très particulière de travailler. Cela implique d’accepter les difficultés et souvent les échecs », rappelle le Pr Karine Andrieux, dont le travail de recherche a souvent connu des impasses. « Le développement des nouveaux médicaments pour traiter la femme enceinte est particulièrement compliqué, car elles sont un personnage oublié de la thérapie et des expériences, des essais cliniques et même de la recherche au niveau placentaire car seuls quelques laboratoires s’y intéressent. »
Mais Louise ne baisse pas les bras et ce sujet, qui touche le plus grand nombre, lui tient particulièrement à cœur.
Elle travaille en collaboration avec les Drs Karine Andrieux et Khair Alhareth mais aussi avec le laboratoire 3PHM*, dirigé par Thierry Fournier au sein de la Faculté. Ce dernier, spécialisé dans la recherche sur le placenta, apporte des données fondamentales à Louise et son équipe pour concevoir des nanoparticules dans le but d’atteindre leur objectif thérapeutique.
Son objectif est de traiter la femme enceinte à trois niveaux : traiter la femme enceinte elle-même si elle présente une maladie grave durant la grossesse, comme un cancer, cibler le placenta pour traiter des maladies comme la pré‐éclampsie et enfin, traiter le fœtus pour des maladies anténatales.
Aujourd’hui, très peu de laboratoires de recherche travaillent sur cette problématique. « C’est un sujet difficile et engagé, considéré comme trop risqué par les industriels », nous dit Khair Alhareth, qui apporte un aspect analytique en proposant de développer des méthodes permettant d’évaluer l’efficacité des liposomes sur le placenta humain. « Nous avons rencontré des difficultés durant cette pandémie puisque les hôpitaux ne pouvaient plus fournir de placenta au laboratoire. Nous avons dû nous adapter et trouver d’autres moyens de travailler, notamment avec les masters qui ont fait un travail de bibliographie remarquable. »
Louise espère que sa participation à Ma Thèse en 180 secondes permettra de faire mieux connaître ce sujet et de faire avancer la recherche dans ce domaine.
*3PHM : Physiopathologie et Pharmacotoxicologie du Placenta Humain Microbiote pré et post natal (UMR S – 1139)
Article de la Faculté de Pharmacie d’Université Paris Cité
Louise Fliedel a remporté le 2e prix du jury au concours national Ma thèse en 180 secondes.
Vidéo de la prestation de Louise Fliedel à MT180
Toute l’équipe de l’Unité des Technologies Chimiques et Biologiques pour la Santé
(UMR CNRS 8258, Inserm U1267, Université Paris Cité)

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