Les esclaves contre l’esclavage : résister, fuir, se révolter, témoigner

Jeudi 4 décembre à 15h, par Eric Mesnard

Université Paris Cité
Campus Grands Moulins
Bâtiment Halle aux Farines
Amphithéâtre 10 E

Gratuit, dans la limite des places disponibles.

Inscriptions en ligne.

De très nombreuses sources expriment la peur constante des maîtres face aux formes que prirent les résistances des esclaves. Les violences physiques et psychologiques dont usèrent négriers, propriétaires d’esclaves et administrateurs pour prévenir et réprimer les révoltes individuelles ou collectives montrent que les luttes des esclaves ne furent pas à la marge du système esclavagiste colonial, mais ont contribué à le miner pendant quatre siècles. 

 L’attitude de chaque esclave face à sa condition fut diverse et « mouvante ». Certains se résignèrent ou s’accommodèrent pour améliorer leur condition matérielle. Toutefois, dès les premiers temps, des individus s’efforcèrent de nuire aux intérêts de ceux qui les exploitaient et les dominaient.  Les diverses formes de résistance des esclaves ont influé sur les stratégies des militants abolitionnistes dont certains comme Olaudah Equiano,  Frederick Douglas, Harriet Jacob ou William Wells Brown étaient d’anciens esclaves. L’étude de ces résistances est trop souvent dissociée de celle des mouvements abolitionnistes. Le rôle des esclaves ou des « affranchis » dans la marche vers les abolitions doit continuer à être mis en évidence, sans toutefois par excès inverse, faire des rebellions serviles la seule cause des émancipations.

Éric Mesnard a été formateur à l’INSPE de l’académie de Créteil (UPEC). Il travaille sur l’histoire de l’esclavage colonial et sur son enseignement. Il a, notamment, publié avec Catherine Coquery-Vidrovitch, Être Esclave Afrique-Amériques (XVème-XIXème siècle), La Découverte (2013, réédition en collection de poche, 2019).