Danielle Bailbé, lauréate de la Médaille de l’engagement de l’Université Paris Cité

Lauréate

Titulaire d’un DUT en analyses biologiques et d’une licence de biochimie, Danielle Bailbé commence sa carrière professionnelle en 1980 en tant que laborantine dans le service des prématurés de la maternité Baudelocque rattachée au Centre National de Transfusion Sanguine avant de rejoindre, l’année suivante, le Laboratoire de Physiopathologie de la Nutrition de l’Université Paris VII, dirigé par le Professeur Luc Picon et le Professeur Bernard Portha. Elle s’y forme à la microchirurgie expérimentale, à la radio-immunologie et aux techniques analytiques appliquées à l’étude des maladies métaboliques et du diabète. Responsable de l’élevage et de la mise en place de modèles animaux, elle participe à de nombreux projets de recherche fondamentale et appliquée, en partenariat avec des équipes académiques françaises et internationales ainsi que des industriels de la santé.

Tout d’abord contractuelle, elle gravi les échelons de technicienne, assistante ingénieure, ingénieure d’étude et enfin, ingénieure de recherche au sein de l’UMR CNRS Biologie fonctionnelle et adaptative (BFA) de l’Université Paris-Diderot jusqu’à son départ fin 2022.

Son engagement ne se limite pas au champ scientifique. Très investie dans la vie collective, Danielle Bailbé a exercé des responsabilités en Hygiène et Sécurité, en radioprotection, ainsi qu’au sein de comités d’éthique pour l’expérimentation animale. Elle a activement participé à la prévention des risques et à la sensibilisation des personnels et des étudiants. Elle s’est également impliquée dans la gouvernance universitaire : elle a été élue membre de conseils, présidente de la commission BIATSS, organisatrice de manifestations de médiations scientifiques et a participé aux groupes de travail stratégiques. Son engagement syndical au SNPTES, à partir de 2000, lui a permis de représenter et de défendre les personnels, notamment en tant que Commissaire Paritaire national à la Commission Administrative Paritaire Nationale des ingénieurs.

Entretien

Que représente pour vous cette médaille de l’engagement de l’Université Paris Cité ?

C’est un grand honneur et beaucoup d’émotion. Cette médaille est la reconnaissance de ce qu’a été mon investissement au service de la recherche et de la vie collective au sein de l’Université.
J’ai eu la chance de pouvoir construire mon parcours professionnel dans les domaines qui répondaient à mes aspirations.
Après avoir passé deux ans dans le milieu hospitalier, j’ai rejoint, en 1981, le professeur Bernard Portha qui, tout juste après sa thèse, créait son laboratoire de Physiologie de la Nutrition. Cela a marqué le début d’années de recherches intensives sur le diabète et le métabolisme, et autant d’années passionnantes rythmées par le développement progressif du laboratoire et de l’accompagnement des étudiants, dans un environnement bienveillant où régnait une confiance mutuelle.
En 2007, le projet du campus des Grands Moulins a vu le jour : le déménagement et l’installation du laboratoire dans le bâtiment Buffon ont marqué un tournant dans son développement, conduisant à la restructuration de l’unité qui est devenue l’UMR BFA (Biologie Fonctionnelle et Adaptative).
L’année 2000 a été un moment charnière qui a marqué le début de mon engagement syndical. Nous devions quitter le site de Jussieu en raison du désamiantage, commencé en 1996. Dans ce contexte les questions liées aux conditions de travail et aux évolutions de carrières dans un unité en transformation, étaient au cœur de nos préoccupations. Le nouveau Président de l’université, Michel Delamar, était lui-même très impliqué dans ce dialogue social. J’avais déjà une mission en Hygiène et Sécurité au sein du CHS et c’est la rencontre avec les déléguées SNPTES-Unsa et A&I-Unsa, Chantal Pelletier et Anne Burande, qui m’a mis le pied à l’étrier de ce nouvel engagement au service des collègues, que j’ai mené tout en poursuivant mes activités de recherche.

Qu’avez-vous apprécié dans votre travail au sein d’une université, et de l’Université Paris Cité en particulier ?

J’ai tout d’abord connu le monde hospitalier dans le service des enfants prématurés. Nous avions des missions très délicates à réaliser dans des temps comptés et contraints.
A l’université, au sein de l’équipe de recherche et de l’UMR, j’ai trouvé un collectif de travail en action autour des projets de recherche, de l’encadrement des étudiants et de la vie du laboratoire. C’est un environnement de partage, propice à l’ouverture vers de nouvelles connaissances et projets. L’université est un monde ouvert, tant en son sein qu’auprès de la jeunesse et de la société. C’est une aventure humaine que j’ai eu la chance de connaitre.

Quels ont été les moments les plus marquants de votre carrière ?

J’ai fait des rencontres décisives qui m’ont permis d’évoluer et de construire la carrière à laquelle j’aspirais.
La première d’entre elles est le Professeur Bernard Portha qui m’a ouvert les portes de son équipe et du monde de la recherche. Un directeur de laboratoire humain qui avait le sens du travail collectif fondé sur la confiance mutuelle. Puis le professeur Jamileh Movassat, qui a pris la relève de la direction de l’équipe tout en maintenant le même état d’esprit et d’ouverture, ce dont je lui en suis sincèrement reconnaissante.
Ma rencontre avec Chantal Pelletier et Anne Burande, déléguées syndicales, a été également décisive. J’ai grandi dans un milieu où l’esprit collectif était très important. Mes parents m’ont transmis le goût du partage et de la solidarité. L’engagement pour les autres était quelque chose que je portais en moi et qui a pu s’épanouir au contact de ces deux femmes.

Des projets pour la suite ?

Je continue à me tenir au fait des avancées scientifiques. J’assiste notamment aux conférences de l’Académie des Sciences. Je poursuis, bien entendu l’action syndicale et militante entre la section d’Université Paris Cité et le National.
Je n’ai pas coupé les liens avec l’Université, où j’aime revenir pour voir mes collègues. Il y a toujours quelque chose à faire : s’engager et continuer d’avancer avec les autres.