Un projet de science participative, Ecorc’Air, commun à plusieurs institutions, propose de collecter des écorces de platanes afin d’établir une cartographie précise de la pollution aux particules fines métalliques liée à la circulation automobile et de mesurer son évolution. À Paris, les échantillons peuvent être remis à l’IPGP, où seront faites les analyses magnétiques et chimiques de détection de cette pollution.

© Ecorc’Air
Le projet Ecorc’Air, qui implique l’université de Toulouse, Sorbonne Université, MINES ParisTech et l’Institut de physique du globe de Paris, a été initié en 2016 avec une campagne d’échantillonnage à Paris, visant à cartographier et mesurer l’évolution de la pollution aux particules fines métalliques liée, principalement, au trafic automobile. Depuis cette année, Ecorc’Air prend de l’ampleur et a rejoint la plateforme de sciences participatives PartiCitaE. Un protocole simple a été établit pour que les citadins et citadines qui le souhaitent puissent récolter les écorces de platanes dans leur quartier.
Du fait de leur présence fréquente aux bords des routes et boulevards, les platanes offrent un fort potentiel pour l’échantillonnage de la pollution. En effet, les particules, émises majoritairement par les freins, les pneus et l’échappement des gaz des véhicules, s’incrustent dans l’écorce, poreuse, des arbres et y restent piégées. Les platanes étant des arbres dont l’écorce « s’écaille » tous les ans, il est ensuite simple de la récolter sans risque pour l’arbre et d’obtenir un échantillon de la pollution cumulée au cours de l’année.
La pollution liée à la circulation est ensuite mesurée en laboratoire grâce à des mesures magnétiques des échantillons prélevés. Ces mesures, très sensibles, permettent de détecter et quantifier précisément les nanoparticules d’oxydes de fer produites par la circulation automobile. Les campagnes de mesures annuelles permettent ainsi de voir l’évolution de la pollution au cours du temps.
Afin de pouvoir étendre les mesures à des éléments polluants non ferriques, et ainsi diversifier et affiner la cartographie de la pollution, des méthodes géochimiques de détection des nanoparticules vont aussi être utilisées. De nouvelles techniques sont en cours d’élaboration afin de réussir à différencier les éléments issus de la pollution, sous forme de particules fines polluantes, de ces mêmes éléments pouvant être naturellement présents sous d’autres formes dans les échantillons. Un travail de thèse est actuellement en cours dans les équipes de l’IPGP sur ce sujet.
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